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Risques pour la santé des jeunes
Plus de 2,6 million de jeunes entre 10 et 24 ans meurent chaque année et la plupart de ces décès ont des causes évitables. Environ 16 millions de jeunes filles de 15 à 19 ans accouchent chaque année. On a recensé en 2009 chez les jeunes de 15 à 24 ans 40% de toutes les nouvelles infections à VIH de l’adulte.
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jeudi 12 décembre 2013
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LES DANGERS DU TABAC
La fumée de tabac est un cocktail de produits toxiques.
Elle représente un aérocontaminant presque parfait.
Elle se compose d’une phase gazeuse et d’une phase formée de particules très fines, qui pénètrent dans les alvéoles pulmonaires et dans toute la circulation de notre corps.
Elle contient 4 types de substances particulièrement nocives, dont les effets toxiques se conjuguent :
1. La Nicotine, très diffusible, qui passe directement dans le sang.
· Chaque bouffée de cigarette en contient une quantité suffisante pour tuer un rat auquel on l’aurait injectée.
· 80% de la nicotine est retenue dans l’organisme qui inhale la fumée.
· Ses effets principaux se manifestent sur le système nerveux (nausées, sueurs froides de la 1ère cigarette), mais surtout sur l’appareil circulatoire. Elle provoque une accélération du cœur de 15 à 20 pulsations par minute, une augmentation de la tension artérielle, de 1 à 2 mm de mercure. Elle est, ce qui est beaucoup plus grave, un facteur de rétrécissement des petites artères, à l’origine d’accidents vasculaires, cardiaques et cérébraux notamment.
Elle entraîne en outre un spasme des petites bronches, responsable d’une gêne respiratoire, pouvant atteindre un niveau dramatique chez l’asthmatique.
· C’est la nicotine, enfin, qui est responsable de la dépendance tabagique et de la toxicomanie qui en découle. Le fumeur privé de tabac ressent une impression de manque et, par accoutumance, devient tributaire des doses de plus en plus importantes.
2. L’oxyde de carbone
· Il est aussi très diffusible et passe directement dans le sang.
· Ses effets sont comparables à ceux d’un poêle mal réglé ou d’une fuite de gaz.
· Il se combine dans le sang à l’hémoglobine, pour former la carboxyhémo-globine. Il en résulte une diminution de l’apport d’ oxygène au sang et aux organes de notre corps, une sous-oxygénation, entraînant un risque d’accidents graves accru au cours de l’effort physique.
3. Les irritants bronchiques
· Ils provoquent une agression de tout l’arbre respiratoire :
· la gorge est rouge, tuméfiée, tapissée de sécrétions.
· les cils vibratiles de la muqueuse respiratoire sont paralysés par une dose infime de fumée de tabac : une seule cigarette suffit à bloquer les cils vibratiles pendant 4 jours.
· Les cellules de défense de l’appareil respiratoire sont bloquées ou diminuées.
· Il en résulte un encombrement des voies respiratoires et une diminution des défenses de l’appareil respiratoire contre l’infection et les autres polluants de l’atmosphère.
4. Les carbures polycycliques
· Ce sont des substances cancérigènes, notamment les 3,4 benzopyrènes.
· Elles sont un redoutable facteur de cancérisation sur tout le trajet parcouru par la fumée de tabac : lèvres, langue , pharynx, larynx, bronches, et sur ses voies d’élimination : vessie
Le tabagisme est un désastre sanitaire, responsable de dizaines de millions de décès en France, dont un grand nombre sont des morts prématurées.
La mortalité croît de façon régulière en fonction :
- du nombre de cigarettes fumées, par effet cumulatif,
- du degré d’inhalation de la fumée,
- de l’âge auquel on a commencé à fumer :
la nocivité est multipliée par deux avant 20 ans.
II. TABAC ET APPAREIL RESPIRATOIRE
L’appareil respiratoire est la cible directe et privilégiée du tabac
· La bronchite chronique en est la conséquence inéluctable.
On a pu parler à ce propos des 4 marches de la descente aux enfers :
1ère marche : inflammation des voies respiratoires : pharyngite, laryngite, bronchite. C’est le temps des râcleurs, cracheurs, tousseurs par quintes
2ème marche : essoufflement permanent. A la montée des escaliers, le fumeur s’aperçoit qu’il doit s’arrêter pour souffler dès le 2ème étage.
3ème marche : invalidité respiratoire. Le fumeur devient un malade, dépendant de son appareil d’oxygénothérapie.
4ème marche : mort par insuffisance respiratoire et coeur pulmonaire chronique.
· La bronchite chronique tue de 5 à 6 000 Français par an.
· Or l’évolution de cette descente aux enfers est stoppée dès l’arrêt du tabac. Il n’est jamais trop tard…
· Le tabac se montre particulièrement nocif sur une muqueuse fragilisée, notamment en cas d’allergie respiratoire. Chez le fumeur, l’asthme est plus sévère, plus résistant aux traitements.
· Enfin, le tabac est le principal facteur de risque des cancers des voies respiratoires.
III. TABAC ET CANCER
1. Cancer des bronches
Alors que le taux des autres cancers s’est stabilisé ou a diminué, le taux des cancers bronchiques est passé de 2 à 50 depuis 1930.
Le risque est multiplié par 25 pour un homme qui consomme un paquet de cigarettes par jour.
Le gros fumeur a un risque multiplié par 50 par rapport au non-fumeur.
Il apparaît de plus en plus tôt chez des sujets ayant commencé à fumer dès l’âge scolaire.
Il concerne de plus en plus de femmes, dont le taux de cancer des bronches rattrape celui des hommes. Il devient le 2ème cancer de la femme par sa fréquence.
Signalons dès maintenant le risque accru de ce cancer chez le conjoint du gros fumeur, par tabagisme passif.
2. Cancers des voies aérodigestives supérieures
Ces cancers sont liés au rôle quasi exclusif du tabac et de l’alcool. L’association de l’un et l’autre (alcool-tabagisme) multiplie par 3 le risque de chacun d’eux :
Le cancer des lèvres du fumeur de mégot,
Le cancer de la langue du tabac à chiquer ou à priser,
Le cancer du pharynx (surtout l’alcool)
Le cancer du larynx (surtout le tabac)
Que de souffrances et de morts prématurées pourraient être évitées par l’éviction du tabac !
3. Cancer de la vessie
Le risque est multiplié par 2 chez le fumeur.
Il y a corrélation statistique avec la durée de consommation des cigarettes.
4. Cancer du col utérin
Le tabac multiplie par 3,6 le risque d’anomalies précancéreuses du col de l’utérus. La majoration de ce risque est proportionnelle à la consommation de cigarettes.
Des taux élevés de nicotine ont été constatés dans le mucus des femmes qui fument.
Certaines substances cancérigènes qui passent dans le sang sont excrétées au niveau du col de l’utérus.
IV. TABAC – CŒUR ET ARTÈRES
1. Artérite des membres inférieurs
Le tabac est responsable, en France, de 90% des artérites survenant avant l’âge de 65 ans.
L’évolution se déroule en 3 degrés d’aggravation :
· d’abord des crampes et des douleurs à la marche, limitant le périmètre de marche.
· Puis des douleurs survenant en position couchée (douleurs dites de décubitus).
· Enfin gangrène conduisant à l’amputation
Ne pas fumer est la meilleure prévention de l’artérite
Cesser de fumer est l’impératif de base du traitement de l’artérite :
« plus jamais une bouffée »
L’arrêt du tabac est le seul moyen d’en ralentir ou d’en stopper l’évolution.
Le vieillissement des artères du fumeur est accéléré en moyenne d’environ 10 ans.
2. Coronarite : angine de poitrine – Infarctus du myocarde
· Le tabac en constitue l’un des principaux facteurs de risque.
Il est responsable d’un grand nombre de morts par infarctus, qui sont souvent des morts prématurées, frappant des hommes dans la force de l’âge.
· Chez la femme, le risque d’infarctus est multiplié par 34 chez la fumeuse prenant des contraceptifs (pilule).
3. Hypertension artérielle
· Le tabac est la cause majeure de l’hypertension artérielle du sujet jeune.
· Il accroît le risque d’hypertension artérielle résistante au traitement et d’hypertension artérielle par athérome de l’artère rénale.
· La cigarette déclenche une poussée paroxystique d’hypertension artérielle, phénomène constant et reproductible.
4. Accidents vasculaires cérébraux
Le tabac est un facteur de risque aussi important que l’hypertension artérielle.
Le risque est multiplié par 3 en moyenne
2,5 à 6 selon le nombre de cigarettes fumées.
Ce risque concerne aussi des hommes et des femmes jeunes.
Il disparaît après 2 ans de cessation du tabac.
5. Tabac et impuissance
La cigarette augmente de 37% la fréquence des impuissances d’origine organique.
En association avec d’autres causes (diabète, hypertension artérielle, hyperlipidémies), elle augmente ce risque de 96%.
La cigarette agit par un triple mécanisme :
· Resserrement des petites artérioles empêchant le remplissage de la verge. (Le débit artériel est normalement multiplié par 10 au moment de l’érection).
· Difficulté de remplissage des corps caverneux par atteinte des muscles lisses.
· Athéromes des artères terminales de la verge.
Les troubles de l’érection provoquées par ces différentes lésions peuvent apparaître dès l’âge de 25 ans.
Ils peuvent précéder, ou constituer l’une des premières manifestations de lésions artérielles plus graves dans d’autres secteurs :
2 ans avant - un infarctus du myocarde chez 28% des fumeurs
- une artérite des membres inférieurs chez 56% des fumeurs
Les troubles de la fonction érectile se manifestent :
- à partir de 25% de rétrécissement des artères pour la verge
- à partir de 60% de rétrécissement des artères pour le cœur
- à partir de 90% de rétrécissement des artères pour le cerveau.
L’arrêt du tabac …
- suffit à lui seul à améliorer l’érection en cas d’atteinte artérielle modérée
- est indispensable à l’efficacité des traitements en cas d’atteinte artérielle importante
- peut prévenir la survenue de complications plus redoutables, cardiaques ou cérébrales.
Une bonne fonction érectile après 50 ans est liée à l’absence de facteurs de risque artériels, et notamment à l’absence de toute consommation de tabac.
V. TABAC ET APPAREIL DIGESTIF
1. Le tabac est l’ennemi de la bouche, des gencives et des dents
· Il provoque des gingivites inflammatoires favorisant l’infection et entraînant une haleine fétide caractéristique.
· Il favorise les caries, notamment la diminution des sécrétions salivaires.
· Les dents imprégnées de produits tabagiques sont jaunies, leurs racines dénudées.
· Le tabac provoque des plaques de leucoplasie de la bouche et du pharynx, qui font le lit du cancer et sont à l’origine de 6 à 7% des tumeurs malignes.
Ce risque est aggravé par la conjugaison d’autres facteurs, en particulier l’alcool et la mauvaise hygiène.
Les plaques de leucoplasie se localisent surtout sur la langue, les gencives et les lèvres, mais elles peuvent aussi atteindre le voile du palais, le plancher de la bouche et le pharynx.
2. La cigarette est un facteur de risque et de gravité pour l’ulcère gastroduodénal.
Elle est un facteur de résistance aux traitements actifs, alors qu’on observe 100% de guérison chez les non-fumeurs.
Elle favorise la récidive et est responsable de la plupart des perforations d’ulcère.
Il faut conseiller aux ulcéreux l’arrêt total et définitif du tabac.
VI. TABAC ET SANG
· L’augmentation du nombre des leucocytes (globules blancs) au-delà de 10 à 12 000 par mm3 est un témoin de l’inhalation de la fumée.
Elle doit faire rechercher, d’abord et avant tout, une intoxication tabagique.
L’augmentation croît avec le degré de l’intoxication et porte surtout sur les polynucléaires neutrophiles.
· L’augmentation du nombre des globules rouges (hématies) traduit une baisse de l’oxygénation du sang, avec un taux d’oxyde de carbone plus élevé.
· Il existe chez les fumeurs une diminution significative des taux d’immunoglobulines qui assurent la défense de l’organisme contre les infections. Il en résulte une diminution des défenses anti-infectieuses vis à vis des bactéries et des virus, notamment au niveau des voies respiratoires et digestives.
Leur taux redevient normal après un an d’arrêt de tabac.
· Il existe aussi chez le fumeur un abaissement significatif du taux des hormones thyroïdiennes, contribuant à l’altération des paramètres lipidiques et athérome artériel.
VII. TABAC ET ACCIDENTS DE LA ROUTE
5% des accidents de la route sont imputables au tabac
Ce risque est lié à 4 facteurs principaux :
1. L’accélération du rythme cardiaque et la poussée d’hypertension artérielle provoquée par chaque bouffée de cigarette.
2. Le rétrécissement du champ visuel provoqué par la fumée du tabac, majoré par l’écran de fumée qui en résulte.
3. L’intoxication par l’oxyde de carbone dégagé par la combustion du tabac, provoque maux de tête et fatigue, mais surtout une somnolence accrue au volant.
4. La diminution de l’attention au volant :
Il y a confrontation de 2 automatismes,
- ceux de la conduite
- ceux du tabac : allumer une cigarette, jeter les cendres et se débattre contre les braises, mouvements main-bouche provoqués par la cigarette.
Autant de gestes qui égarent l’attention et rendent les réflexes moins opérants en cas de danger.
Fumer ou conduire, il faut choisir.
VIII. TABAC ET SPORTS
Les effets du tabac :
- sont majorés au cours de l’effort
- nuisent gravement aux performances
- comportent un risque sérieux d’accidents vasculaires graves : mort subite, infarctus du myocarde
Par l’action conjuguée des substances inhalées :
· Nicotine : accélération du coeur
poussée d’hypertension artérielle
vasoconstriction artériolaire
· Oxyde de carbone : mauvaise oxygénation du sang
· Substances irritantes :
- sécrétions accrues de mucus
- inflammation des muqueuses
- ralentissements des mouvements ciliaires entraînant encombrement des bronches.
Il faut insister sur les dangers de la cigarette après effort, qui comporte un risque accru d’accidents coronariens (infarctus du myocarde).
En montagne, le tabac aggrave la baisse de l’oxygénation provoquée par l’altitude, et accroît la sensibilité au froid, par vasoconstriction.
IX. TABAGISME PASSIF
· Le tabagisme est aussi un risque pour l’entourage.
· La fumée exhalée par le fumeur crée un courant secondaire qui se propage dans l’air ambiant.
· Les lieux privilégiés de cette inhalation passive sont les atmosphères confinées.
· Le fumeur passif inhale environ le quart de la fumée produite : 20 cigarettes fumées équivalent alors à la fumée de 5 cigarettes inhalées par l’entourage.
Les 3 lieux d’élection du tabagisme passif :
- le domicile, lieu clos où les personnes vivent en contact
- la voiture et les transports
- les lieux de travail
Les 3 cibles privilégiées du tabagisme passif :
1. Le fœtus : - le tabac traverse la barrière placentaire et entrave le développement de l’embryon,
- le tabac passe dans le lait
Il en résulte :
- un surmenage du cœur fœtal pendant 20 minutes après chaque bouffée de cigarette,
- un retard psychomoteur moyen de 4 mois et une lenteur plus grande de l’apprentissage,
- un taux de mort subite accru,
- un enfant chétif {de poids insuffisant,
{de fragilité accrue aux infections.
2. L’enfant : surtout avant l’âge de la marche et jusqu’à 3 ans.
Le tabac est le facteur le plus nocif de l’environnement des jeunes enfants.
Il agresse un appareil respiratoire en plein développement : le nombre des alvéoles passe de 24 millions à la naissance à 300 millions à l’âge de 8 ans.
Il en résulte otites répétées et traînantes, toux rebelles, bronchites et laryngites.
La nocivité du tabac est accrue pour les enfants asthmatiques.
Les troubles liés au tabagisme familial se manifestent électivement :
- après les réunions familiales hypertabagiques,
- après les trajets en voitures enfumées.
C’est le syndrome du lundi matin.
Le tabagisme des parents est une arme dirigée contre l’enfant.
3. L’adulte fragile est la 3ème cible du tabagisme passif.
Notamment ceux qui souffrent de coronarite avec le risque d’aggravation de l’angine de poitrine.
Ceux qui souffrent d’asthme, avec risque de passage à l’état de mal asthmatique.
Le risque de cancer est accru chez le conjoint du fumeur :
- le cancer du poumon est 3 fois plus fréquent
- le cancer de l’utérus est 2 fois plus fréquent.
X. LE TABAC ET LES FEMMES
Le tabagisme féminin est particulièrement inquiétant pour 3 raisons :
1. La progression spectaculaire du tabagisme féminin.
Le pourcentage des fumeurs a tendance à diminuer chez les hommes, à se maintenir chez les femmes, mais il augmente chez les jeunes femmes.
« La femme qui fume comme un homme meurt comme un homme. »
Il en résulte une progression spectaculaire des cancers tabagiques de la femme :
- le cancer bronchopulmonaire est devenu le 2ème cancer de la femme par sa fréquence.
- Le tabac augmente la fréquence du cancer de l’utérus et du cancer du sein
- Le cancer des voies aériennes supérieures est en progression chez la femme.
2. Le risque vasculaire du tabagisme est multiplié par la pilule :
- Le risque d’infarctus du myocarde est multiplié par 10 avant 40 ans, et multiplié par 40 après 40 ans.
- Les artérites sévères et les accidents vasculaires cérébraux sont en augmentation chez la femme du fait du tabac.
3. Le tabac représente un danger majeur pour le fœtus au cours de la grossesse…
…avec un risque accru d’avortement spontané, d’hématome rétroplacentaire, de grossesse extra utérine, de mort subite du nourrisson.
« Quand la femme enceinte fume, son enfant fume aussi. »
Le tabagisme réduit la fertilité de la femme et avance l’âge de la ménopause.
« Quand sur une personne on prétend se régler
C’est par les beaux côtés qu’il lui faut ressembler
Et ce n’est pas du tout la prendre pour modèle,
Ma sœur, que de tousser et de cracher comme elle. »
(Molière : Les Femmes Savantes)
XI. TABAC ET BEAUTE
Une beauté qui part en fumée.
· Le tabac nuit au charme féminin et fane la beauté
· Les dégâts esthétiques du tabac se manifestent notamment à plusieurs niveaux :
- la peau, vieillie prématurément, est plus facilement ridée, défraîchie, desséchée ;
- les doigts et les ongles prennent une coloration jaunie ;
- les cheveux sont plus fragiles et cassants ;
- les yeux sont rouges, larmoyants, avec gonflement des paupières ;
- les dents sont jaunies et l’haleine tabagique ;
- la voix est souvent éraillée et plus grave.
XII. LE TABAC ET LES JEUNES
· Le tabagisme s’installe avec une précocité croissante, dès l’âge scolaire pour certains.
· Le tabagisme des jeunes se féminise de plus en plus.
· La vulnérabilité au tabac est plus grande chez les jeunes :
- Entre 15 et 20 ans, 5 années de tabagisme sont plus préjudiciables pour la santé que 10 ans au-delà de cet âge.
- La capacité fonctionnelle respiratoire du jeune est amputée de 30% après 2 ans seulement de tabagisme.
· L’action préventive doit intervenir à l’école, dès la fin de l’école primaire, avant que ne s’installe la dépendance tabagique.
· Le tabac et l’alcool sont la porte ouverte à l’expérience des drogues plus dures.
· Les adultes doivent mesurer l’importance de l’exemple qu’ils donnent aux jeunes, notamment les enseignants, les médecins et professionnels de la santé, les parents.
XIII. CESSER DE FUMER
· La décision d’arrêter de fumer doit être libre et personnelle.
· Les motivations doivent être conscientes, précises et fermes, aussi bien les motivations négatives, afin d’éviter les dangers du tabac, que les motivations positives tenant à la liberté retrouvée par rapport à une dépendance et un esclavage, ainsi qu’à la possibilité d’une vie plus riche, qui ne soit plus confinée dans un écran de fumée.
· Le moment doit être bien choisi, mettant à profit les circonstances favorables.
· Le jour choisi, l’arrêt ne doit pas être progressif, mais total.
· Il conviendra de se mettre à l’abri des situations pièges (après les repas par exemple) et des tentations, en se débarrassant de la panoplie des fumeurs.
· Il est bon de rechercher un substitut au tabac qui soit positif pour la santé et l’épanouissement personnel.
· L’arrêt du tabac doit être l’occasion d’un changement de mode de vie et de l’adoption des règles d’une vie saine :
- détente et relaxation; sommeil suffisant,
- respiration profonde et de bonne qualité, notamment quand le besoin de fumer se fait sentir,
- activité physique régulière telle que la marche et les activités physiques de plein air, en donnant la préférence aux sports d’endurance sur les sports de force,
- une alimentation de qualité :
¨ en évitant les excitants : le café et surtout l’alcool. L’alcool est le complice du tabac : 80% des buveurs sont aussi des fumeurs. L’alcool est vecteur de calories vides qui font grossir .
¨ en buvant beaucoup d’eau : 2 à 3 litres par jour (la nicotine est partiellement soluble dans l’eau) .
¨ en réduisant le sucre et les friandises qui font grossir et ou préférant les glucides lents (pain, féculents, lentilles) ;
¨ en choisissant une alimentation pauvre en calories (légumes verts, salades, yaourts) et riche en vitamines (agrumes, fruits frais).
- un large usage de l’hydrothérapie (douches, frictions) abondante, matin et soir.
Risques pour la santé des jeunes
Principaux faits
Plus de 2,6 million de jeunes entre 10 et 24 ans meurent chaque année et la plupart de ces décès ont des causes évitables.
Environ 16 millions de jeunes filles de 15 à 19 ans accouchent chaque année.
On a recensé en 2009 chez les jeunes de 15 à 24 ans 40% de toutes les nouvelles infections à VIH de l’adulte.
Chaque année, environ 20% des adolescents ont un problème de santé mentale, le plus souvent dépression ou anxiété.
On estime que 150 millions de jeunes consomment du tabac.
Environ 430 jeunes de 10 à 24 ans meurent chaque jour d’actes de violence interpersonnelle.
On estime que les accidents de la route provoquent 700 décès de jeunes par jour.
Vue d'ensemble
La plupart des jeunes sont en bonne santé. Néanmoins, plus de 2,6 million d’entre eux, âgés de 10 à 24 ans, meurent chaque année. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui souffrent de maladies nuisant à leur capacité de croître et de développer pleinement leur potentiel. Encore bien plus nombreux sont ceux qui continuent d’adopter des comportements compromettant à la fois leur santé actuelle et celle qu’ils auront à l’avenir. Près des deux tiers des décès prématurés et un tiers de la charge de morbidité globale chez l’adulte sont liés à des états pathologiques ou des comportements ayant commencé pendant la jeunesse: tabagisme, sédentarité, rapports sexuels non protégés ou exposition à la violence.
Il est essentiel de promouvoir des habitudes saines pendant l’adolescence et de prendre des mesures pour mieux protéger les jeunes contre les risques de santé afin d’assurer l’avenir des infrastructures sanitaires et sociales des pays et la prévention des problèmes de santé à l’âge adulte.
En 2002, la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants a reconnu la nécessité de «formuler et mettre en œuvre des politiques et programmes nationaux de santé publique assortis d’objectifs et d’indicateurs de réalisation et axés sur les adolescents en vue de contribuer à leur bonne santé physique et mentale».
Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituent un cadre important pour la santé des jeunes. Deux d’entre eux sont particulièrement significatifs.
Le cinquième OMD vise à instaurer l’accès universel aux services de santé génésique et l’un des indicateurs en est la fréquence des grossesses chez les jeunes filles de 15 à 19 ans.
Le sixième OMD, pour interrompre la propagation du VIH/sida, est assorti d’indicateurs comme une diminution de 25% chez les jeunes et il mesure aussi la proportion des jeunes de 15 à 24 ans ayant une connaissance complète et correcte du VIH/sida.
Le droit des jeunes à la santé est également inscrit dans des instruments juridiques internationaux. En 2003, le Comité des droits de l’enfant (CRC) a publié une observation générale reconnaissant les besoins et droits spécifiques des adolescents et des jeunes en matière de santé et de développement, qu’appuient en outre la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le droit à la santé.
Problèmes de santé affectant les jeunes
Grossesses précoces
Dans le monde, 16 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année, ce qui équivaut à environ 11% du total des naissances. Dans leur grande majorité, ces enfants naissent dans les pays en développement. Le risque de mourir des suites de la grossesse est plus élevé chez les adolescentes que chez les femmes plus âgées. Plus l’adolescente est jeune, plus ce risque augmente. L’élaboration et l’application de législations imposant un âge légal minimal pour le mariage, la mobilisation des communauté pour soutenir ces lois et un meilleur accès à l’information et aux services de contraception peuvent contribuer à faire baisser la fréquence des grossesses trop précoces. Les adolescentes néanmoins enceintes devraient bénéficier de soins prénatals de qualité et d’un accouchement en présence de personnel qualifié. Lorsque la législation l’autorise, celles qui choisissent de mettre fin à leur grossesse doivent avoir accès à l’avortement pratiqué dans de bonnes conditions de sécurité.
VIH
En 2009, on a recensé chez les jeunes de 15 à 24 ans 40% de toutes les nouvelles infections à VIH de l’adulte. Chaque jour, 2400 jeunes de plus s’infectent et, à l’échelle mondiale, on compte plus de 5 millions de jeunes vivant avec le VIH/sida. Les jeunes doivent savoir comment se protéger et avoir les moyens pour cela, c’est-à-dire des préservatifs pour éviter la transmission sexuelle du virus et du matériel d’injection propre pour ceux qui s’injectent des drogues. Actuellement, seuls 36% des jeunes hommes et 24% des jeunes femmes ont des connaissances complètes et correctes pour se protéger du virus. L’amélioration de l’accès aux services de conseil et de dépistage du VIH leur permettra de connaître leur statut, les aidera à recevoir les soins dont ils ont besoin et évitera que le virus ne continue à se propager. Lorsque les conditions sociales, culturelles et économiques augmentent la vulnérabilité des jeunes à cette infection, une stratégie efficace de prévention devrait porter également sur ces facteurs.
Malnutrition
Dans les pays en développement, nombreux sont les garçons et les filles qui arrivent dénutris à l’âge de l’adolescence, ce qui les rend plus vulnérables à la maladie et à une mortalité prématurée. Inversement, le surpoids et l’obésité (une autre forme de dérèglement nutritionnel avec de graves conséquences pour la santé et des implications financières importantes à long terme pour les systèmes de santé) sont en augmentation chez les jeunes des pays développés comme de ceux en développement. Une nutrition adaptée, des habitudes alimentaires saines et l’exercice physique sont, à cet âge, les fondations d’une bonne santé à l’âge adulte. De plus, il est important d’éviter les problèmes nutritionnels par des conseils, l’alimentation et la supplémentation en micronutriments (pour les adolescentes enceintes par exemple), ainsi que de détecter et prendre en charge rapidement et efficacement les problèmes (anémie par exemple), lorsqu’il y en a.
Santé mentale
Chaque année, environ 20% des adolescents ont un problème de santé mentale, le plus souvent dépression ou anxiété. Les expériences de violence, d’humiliation, de dévalorisation et de pauvreté accroissent le risque; le suicide est l’une des principales causes de mortalité chez les jeunes. L’acquisition des aptitudes utiles dans la vie par les enfants et les adolescents et le fait de trouver dans les écoles et les communautés un soutien psychologique favoriseront une bonne santé mentale. Tout problème qui survient devrait être détecté et pris en charge par des soignants compétents et attentionnés.
Consommation de tabac
Dans le monde entier, c’est la plupart du temps à l’adolescence qu’on commence à consommer du tabac. Aujourd’hui, on estime que 150 millions de jeunes en consomment. Ce nombre croît au niveau mondial, notamment pour les jeunes femmes. La moitié des consommateurs mourront prématurément des suites du tabagisme. L’interdiction de la publicité pour le tabac, l’augmentation du prix de ces produits et des législations interdisant de fumer dans les lieux publics font baisser le nombre des personnes commençant à consommer du tabac. Elles diminuent aussi la quantité de tabac consommée par les fumeurs et augmentent le nombre des jeunes qui arrêtent de fumer.
Usage nocif de l’alcool
La consommation nocive d’alcool par les jeunes est un sujet de préoccupation croissante dans de nombreux pays. La consommation d’alcool commence tôt: dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 14% des adolescentes et 18% des garçons de 13-15 ans consommeraient de l’alcool. Cette consommation diminue la maîtrise de soi et favorise les comportements à risque. C’est l’une des causes principales de traumatismes (dont ceux dus aux accidents de la route), de violences (notamment au niveau familial) et de décès prématurés. L’interdiction de la publicité pour l’alcool et la réglementation de l’accès à ce produit sont des stratégies efficaces pour en réduire la consommation par les jeunes. De brèves interventions et des conseils si l’on détecte une consommation d’alcool peuvent contribuer à en réduire l’usage nocif
Violence
C’est l’une des principales causes de mortalité pour les jeunes, notamment les garçons: on estime qu’environ 430 jeunes de 10 à 24 ans meurent chaque jour d’actes de violence interpersonnelle. Toujours selon les estimations, 20 à 40 fois plus de jeunes ont besoin d’un traitement hospitalier pour des traumatismes dus à la violence.
Pour aider à prévenir la violence, il faut favoriser au début de la vie une relation épanouissante entre parents et enfants, permettre l’acquisition des aptitudes utiles, et réduire l’accès à l’alcool et aux moyens de tuer, comme les armes à feu. En prodiguant des soins efficaces et empathiques aux victimes adolescentes de la violence et un appui continuel, on les aide à guérir des conséquences physiques et psychologiques qu’elle a.
Traumatismes
Les traumatismes involontaires sont une grande cause de mortalité et d’incapacité pour les jeunes. Pas moins de 700 jeunes par jour meurent dans des accidents de la route. Pour réduire la fréquence des accidents chez les jeunes, il faut leur donner des conseils sur la sécurité routière, appliquer strictement les lois interdisant la conduite sous l’emprise de l’alcool et développer l’accès à des moyens de transports publics sûrs et fiables. En cas d’accident de la route, l’accès rapide à des soins de traumatologie efficaces peut sauver des vies.
Action de l’OMS
L’OMS est engagée sur plusieurs fronts pour améliorer la santé des jeunes:
Elle recense le nombre de jeunes qui meurent, souffrent de maladies ou de traumatismes, ainsi que le nombre de ceux qui adoptent des comportements susceptibles d’entraîner des maladies ou des traumatismes à l’avenir. Il s’agit aussi d’évaluer dans la communauté les facteurs qui nuisent à la santé et au développement des adolescents ou qui, au contraire, sont favorables.
Elle détermine les moyens les plus efficaces de promouvoir la santé des jeunes, d’éviter les problèmes de santé et d’agir lorsqu’ils surviennent.
Elle élabore les méthodes et les outils permettant d’appliquer les connaissances factuelles dans les pays.
Elle veille à ce qu’il y ait des personnes et des institutions pouvant utiliser ces outils dans les pays.
Elle mobilise sur ces questions l’attention du grand public et de certains groupes spécifiques.
Elle recherche entre les partenaires une base de compréhension partagée et un sens commun de ce qui doit être fait.
Elle aide les pays à élaborer des politiques et des programmes, à les mettre en œuvre et à en assurer le suivi et l’évaluation.