jeudi 12 décembre 2013

Risques pour la santé des jeunes


Principaux faits

Plus de 2,6 million de jeunes entre 10 et 24 ans meurent chaque année et la plupart de ces décès ont des causes évitables.
Environ 16 millions de jeunes filles de 15 à 19 ans accouchent chaque année.
On a recensé en 2009 chez les jeunes de 15 à 24 ans 40% de toutes les nouvelles infections à VIH de l’adulte.
Chaque année, environ 20% des adolescents ont un problème de santé mentale, le plus souvent dépression ou anxiété.
On estime que 150 millions de jeunes consomment du tabac.
Environ 430 jeunes de 10 à 24 ans meurent chaque jour d’actes de violence interpersonnelle.
On estime que les accidents de la route provoquent 700 décès de jeunes par jour.
Vue d'ensemble
La plupart des jeunes sont en bonne santé. Néanmoins, plus de 2,6 million d’entre eux, âgés de 10 à 24 ans, meurent chaque année. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui souffrent de maladies nuisant à leur capacité de croître et de développer pleinement leur potentiel. Encore bien plus nombreux sont ceux qui continuent d’adopter des comportements compromettant à la fois leur santé actuelle et celle qu’ils auront à l’avenir. Près des deux tiers des décès prématurés et un tiers de la charge de morbidité globale chez l’adulte sont liés à des états pathologiques ou des comportements ayant commencé pendant la jeunesse: tabagisme, sédentarité, rapports sexuels non protégés ou exposition à la violence.

Il est essentiel de promouvoir des habitudes saines pendant l’adolescence et de prendre des mesures pour mieux protéger les jeunes contre les risques de santé afin d’assurer l’avenir des infrastructures sanitaires et sociales des pays et la prévention des problèmes de santé à l’âge adulte.

En 2002, la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants a reconnu la nécessité de «formuler et mettre en œuvre des politiques et programmes nationaux de santé publique assortis d’objectifs et d’indicateurs de réalisation et axés sur les adolescents en vue de contribuer à leur bonne santé physique et mentale».

Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituent un cadre important pour la santé des jeunes. Deux d’entre eux sont particulièrement significatifs.

Le cinquième OMD vise à instaurer l’accès universel aux services de santé génésique et l’un des indicateurs en est la fréquence des grossesses chez les jeunes filles de 15 à 19 ans.
Le sixième OMD, pour interrompre la propagation du VIH/sida, est assorti d’indicateurs comme une diminution de 25% chez les jeunes et il mesure aussi la proportion des jeunes de 15 à 24 ans ayant une connaissance complète et correcte du VIH/sida.
Le droit des jeunes à la santé est également inscrit dans des instruments juridiques internationaux. En 2003, le Comité des droits de l’enfant (CRC) a publié une observation générale reconnaissant les besoins et droits spécifiques des adolescents et des jeunes en matière de santé et de développement, qu’appuient en outre la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le droit à la santé.

Problèmes de santé affectant les jeunes
Grossesses précoces
Dans le monde, 16 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année, ce qui équivaut à environ 11% du total des naissances. Dans leur grande majorité, ces enfants naissent dans les pays en développement. Le risque de mourir des suites de la grossesse est plus élevé chez les adolescentes que chez les femmes plus âgées. Plus l’adolescente est jeune, plus ce risque augmente. L’élaboration et l’application de législations imposant un âge légal minimal pour le mariage, la mobilisation des communauté pour soutenir ces lois et un meilleur accès à l’information et aux services de contraception peuvent contribuer à faire baisser la fréquence des grossesses trop précoces. Les adolescentes néanmoins enceintes devraient bénéficier de soins prénatals de qualité et d’un accouchement en présence de personnel qualifié. Lorsque la législation l’autorise, celles qui choisissent de mettre fin à leur grossesse doivent avoir accès à l’avortement pratiqué dans de bonnes conditions de sécurité.

VIH
En 2009, on a recensé chez les jeunes de 15 à 24 ans 40% de toutes les nouvelles infections à VIH de l’adulte. Chaque jour, 2400 jeunes de plus s’infectent et, à l’échelle mondiale, on compte plus de 5 millions de jeunes vivant avec le VIH/sida. Les jeunes doivent savoir comment se protéger et avoir les moyens pour cela, c’est-à-dire des préservatifs pour éviter la transmission sexuelle du virus et du matériel d’injection propre pour ceux qui s’injectent des drogues. Actuellement, seuls 36% des jeunes hommes et 24% des jeunes femmes ont des connaissances complètes et correctes pour se protéger du virus. L’amélioration de l’accès aux services de conseil et de dépistage du VIH leur permettra de connaître leur statut, les aidera à recevoir les soins dont ils ont besoin et évitera que le virus ne continue à se propager. Lorsque les conditions sociales, culturelles et économiques augmentent la vulnérabilité des jeunes à cette infection, une stratégie efficace de prévention devrait porter également sur ces facteurs.

Malnutrition
Dans les pays en développement, nombreux sont les garçons et les filles qui arrivent dénutris à l’âge de l’adolescence, ce qui les rend plus vulnérables à la maladie et à une mortalité prématurée. Inversement, le surpoids et l’obésité (une autre forme de dérèglement nutritionnel avec de graves conséquences pour la santé et des implications financières importantes à long terme pour les systèmes de santé) sont en augmentation chez les jeunes des pays développés comme de ceux en développement. Une nutrition adaptée, des habitudes alimentaires saines et l’exercice physique sont, à cet âge, les fondations d’une bonne santé à l’âge adulte. De plus, il est important d’éviter les problèmes nutritionnels par des conseils, l’alimentation et la supplémentation en micronutriments (pour les adolescentes enceintes par exemple), ainsi que de détecter et prendre en charge rapidement et efficacement les problèmes (anémie par exemple), lorsqu’il y en a.

Santé mentale
Chaque année, environ 20% des adolescents ont un problème de santé mentale, le plus souvent dépression ou anxiété. Les expériences de violence, d’humiliation, de dévalorisation et de pauvreté accroissent le risque; le suicide est l’une des principales causes de mortalité chez les jeunes. L’acquisition des aptitudes utiles dans la vie par les enfants et les adolescents et le fait de trouver dans les écoles et les communautés un soutien psychologique favoriseront une bonne santé mentale. Tout problème qui survient devrait être détecté et pris en charge par des soignants compétents et attentionnés.

Consommation de tabac
Dans le monde entier, c’est la plupart du temps à l’adolescence qu’on commence à consommer du tabac. Aujourd’hui, on estime que 150 millions de jeunes en consomment. Ce nombre croît au niveau mondial, notamment pour les jeunes femmes. La moitié des consommateurs mourront prématurément des suites du tabagisme. L’interdiction de la publicité pour le tabac, l’augmentation du prix de ces produits et des législations interdisant de fumer dans les lieux publics font baisser le nombre des personnes commençant à consommer du tabac. Elles diminuent aussi la quantité de tabac consommée par les fumeurs et augmentent le nombre des jeunes qui arrêtent de fumer.

Usage nocif de l’alcool
La consommation nocive d’alcool par les jeunes est un sujet de préoccupation croissante dans de nombreux pays. La consommation d’alcool commence tôt: dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 14% des adolescentes et 18% des garçons de 13-15 ans consommeraient de l’alcool. Cette consommation diminue la maîtrise de soi et favorise les comportements à risque. C’est l’une des causes principales de traumatismes (dont ceux dus aux accidents de la route), de violences (notamment au niveau familial) et de décès prématurés. L’interdiction de la publicité pour l’alcool et la réglementation de l’accès à ce produit sont des stratégies efficaces pour en réduire la consommation par les jeunes. De brèves interventions et des conseils si l’on détecte une consommation d’alcool peuvent contribuer à en réduire l’usage nocif

Violence
C’est l’une des principales causes de mortalité pour les jeunes, notamment les garçons: on estime qu’environ 430 jeunes de 10 à 24 ans meurent chaque jour d’actes de violence interpersonnelle. Toujours selon les estimations, 20 à 40 fois plus de jeunes ont besoin d’un traitement hospitalier pour des traumatismes dus à la violence.

Pour aider à prévenir la violence, il faut favoriser au début de la vie une relation épanouissante entre parents et enfants, permettre l’acquisition des aptitudes utiles, et réduire l’accès à l’alcool et aux moyens de tuer, comme les armes à feu. En prodiguant des soins efficaces et empathiques aux victimes adolescentes de la violence et un appui continuel, on les aide à guérir des conséquences physiques et psychologiques qu’elle a.

Traumatismes
Les traumatismes involontaires sont une grande cause de mortalité et d’incapacité pour les jeunes. Pas moins de 700 jeunes par jour meurent dans des accidents de la route. Pour réduire la fréquence des accidents chez les jeunes, il faut leur donner des conseils sur la sécurité routière, appliquer strictement les lois interdisant la conduite sous l’emprise de l’alcool et développer l’accès à des moyens de transports publics sûrs et fiables. En cas d’accident de la route, l’accès rapide à des soins de traumatologie efficaces peut sauver des vies.

Action de l’OMS
L’OMS est engagée sur plusieurs fronts pour améliorer la santé des jeunes:

Elle recense le nombre de jeunes qui meurent, souffrent de maladies ou de traumatismes, ainsi que le nombre de ceux qui adoptent des comportements susceptibles d’entraîner des maladies ou des traumatismes à l’avenir. Il s’agit aussi d’évaluer dans la communauté les facteurs qui nuisent à la santé et au développement des adolescents ou qui, au contraire, sont favorables.
Elle détermine les moyens les plus efficaces de promouvoir la santé des jeunes, d’éviter les problèmes de santé et d’agir lorsqu’ils surviennent.
Elle élabore les méthodes et les outils permettant d’appliquer les connaissances factuelles dans les pays.
Elle veille à ce qu’il y ait des personnes et des institutions pouvant utiliser ces outils dans les pays.
Elle mobilise sur ces questions l’attention du grand public et de certains groupes spécifiques.
Elle recherche entre les partenaires une base de compréhension partagée et un sens commun de ce qui doit être fait.
Elle aide les pays à élaborer des politiques et des programmes, à les mettre en œuvre et à en assurer le suivi et l’évaluation.

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